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Culture et loisirs

Billet ciné : Un film d’animation qui écarte la morosité au cinéma

Dans ce billet ciné, on vous explique pourquoi Le Chat Potté 2 : La dernière quête, dernier né de DreamWorks, se distingue du cinéma monotone de ce début d'année. Attention, spoilers !

Le Chat Potté 2 : La dernière quête © DreamWorks. Capture d'écran YouTube

Benjamin Laurencot
Le 14 mars 2023 à 18h02

Qu’on se le dise : les sorties cinéma depuis décembre ne sont pas à la hauteur des attentes. Bien qu’Avatar 2 ait remporté le succès escompté, le long-métrage de James Cameron et les autres blockbusters ne sont pas franchement incroyables, à l’image du décevant Asterix et Obélix : L’Empire du Milieu. Ce qui rend ce début d’année 2023 assez morose du côté des salles de ciné. Pourtant, un film a réussi à se démarquer dans cette période triste.

DreamWorks surprend son monde

Ce fameux film qui se démarque, nous en parlions dans le mensuel pop-corn de décembre. Produit par DreamWorks, le Chat Potté 2 en a bluffé plus d’un. Présentant une jolie histoire qui traite de thématiques pas évidentes à aborder pour les enfants, le film d’animation s’est démarqué par son style unique et sa manière d’aborder les choses. Mais comment ?

Potté qui voit les sorties ciné du début d’année. Le Chat Potté 2 © DreamWorks. Capture d’écran YouTube

Une animation incroyable et un récit profond

Tout d’abord, le film de Joel Crawford et Januel Mercado est assez unique comparé aux autres films de chez DreamWorks. En effet, ici, plusieurs styles d’animation sont utilisés et se succèdent tout au long du film. Un peu à la manière du bijou de Sony en 2018, Spider-Man : New Generations. C’est déjà un point qui montre que le film se diversifie visuellement tout du long, en adoptant un style d’animation idéal pour chaque scène différente. Par exemple, les scènes de combats sont généralement réalisées dans une sorte de 2D qui se concentre plus sur la mobilité des personnages que sur les décors, de la même manière que l’animation japonaise. L’autre point qui différencie ce film des autres DreamWorks, c’est son récit. Relativement profond et sentimental, les thématiques abordées dans Le Chat Potté 2 ne sont pas communes pour un film d’animation : amitié, mort, rédemption… Ce qui peut paraître aux yeux des enfants comme un bon film d’animation va aussi faire cogiter les plus grands. Mais pas pour les mêmes raisons. En effet, là où les enfants vont voir leur héros (Potté, Kitty Pattes de Velours et l’adorable Perrito) vivre une aventure, les grands vont voir une histoire tragique, avec un héros qui cherche la rédemption à tout prix.

Une équipe au poil. Le Chat Potté 2 © DreamWorks. Capture d’écran YouTube

Des thématiques rarement abordées dans les films d’animation

Comme mentionné plus haut, Le Chat Potté 2 se démarque des autres films d’animation Dreamworks, mais aussi de ceux que peuvent proposer Disney ou Illumination. Le studio a donc choisi d’aborder les thèmes de la mort et de la rédemption, entre autres. Bien sûr, destiné à un public familial, le film n’est ni glauque, ni violent. Mais avec un excellent travail scénaristique, les deux sujets sont abordés de manière subtile : les plus petits comprennent globalement les propos, mais seuls les plus grands comprendront vraiment de quoi il en retourne.

Dans l’histoire, Potté, le chat vedette de la saga Shrek, est rendu à sa dernière vie (il en avait neuf, c’est un chat). Poursuivi par la Mort -en personne-, il doit trouver l’étoile à vœu pour faire le vœu de récupérer ses vies. Mais il n’est pas le seul à la convoiter : Big Jack Horner, Boucle d’Or et les trois Ours ainsi que son ex-petite amie, Kitty Pattes de Velours, sont de la partie. Jadis trop inconscient, Potté va changer : sur la voie de la rédemption, il va tenter de se confronter à la mort.

Après quelques jours de retraite, Potté se ressaisit. Le Chat Potté 2 © DreamWorks. Capture d’écran Youtube

Le Loup, sans doute l’un des meilleurs méchants de films d’animation

Le Chat Potté 2 compte deux « vrais » méchants (Boucle d’Or et les Ours n’en sont finalement pas vraiment). Le premier, Big Jack Horner, est un méchant « classique » : il veut s’emparer de l’étoile à vœu pour posséder toute la magie du monde et régner sur ce dernier. À lui seul, il représente l’égoïsme et l’avarice.

Mais le second sort complétement du schéma habituel. Le Loup, lui, ne nuit pas à la quête de tous les protagonistes du film. Seulement à celle de Potté. Le problème étant que Potté souhaite récupérer ses vies, lui qui est effrayé par la mort. Mais l’objectif de la Mort (c’est comme ça que le Loup se définit dans le film), c’est de récupérer la vie de Potté. Sa mission est donc différente de l’autre méchant : il ne veut pas forcément faire le mal, mais accomplir ce pour quoi il existe.

Maintenant que le contexte est posé, nous savons que la Mort n’est déjà pas un personnage comme on a l’habitude de voir. Mais ce qui le différencie par-dessus tout, c’est sa mise en scène. Tout d’abord, il a un temps d’apparition à l’écran assez moindre comparé aux autres personnages. Pourtant, on peut sentir que sa présence est partout. Dès qu’il apparait, son sifflement caractéristique donne des frissons. Pas seulement au plus téméraire des héros, mais aussi au spectateur. Affublé d’une cape à capuche noire, avec des yeux rouge sang et deux serpes, le personnage est identifiable immédiatement. Et terrifiant. Il semble inévitable pour le héros qui ne peut fuir, à l’image de Mickael Myers dans Halloween (1978). Autre fait intéressant : pour la première fois dans l’univers de Shrek, un personnage arrive à en faire saigner un autre. En effet, lors de leur première rencontre, Potté affronte le Loup qu’il ne pense être qu’un chasseur de prime. Mais lorsque ce dernier fait saigner le héros, le chat s’enfuit, alourdi d’une peur immense. Un méchant digne d’un film d’horreur, donc, qui représente sa thématique à merveille.

Personnification parfaite de la Mort, le Loup est effrayant. Le Chat Potté 2 © DreamWorks. Capture d’écran YouTube

La remise en question du plus téméraire des héros

Réputé pour être le « plus téméraire des héros », comme l’indique la chanson au début du film, le Chat Potté est un félin mignon, mais vaniteux, narcissique et trop confiant. Tellement, même, qu’il ne craint pas la mort… jusqu’à avoir épuisé toutes ses vies.

Poursuivi ensuite par la Mort, il commence à changer : il perd toute confiance en lui, et abandonne sa légende. Mais lorsqu’il se rend compte que l’étoile à vœu lui permettra de regagner ses vies, il repart à l’aventure avec son nouvel ami, Perrito, un chiot aussi adorable qu’attachant. Sur la route, il tombe sur Kitty Pattes de Velours, son ancienne petite amie qu’il a laissé tomber le jour de leur mariage.

Voyant la mort approcher, Potté va tenter de se faire pardonner auprès de ses amis : il veut changer et réparer ses erreurs. Un changement de lui-même qui lui permettra d’atteindre la rédemption !

Finalement, c’est donc par son histoire bien écrite, ses personnages originaux (surtout son grand méchant) et une bien jolie animation que ce film se démarque des autres. Il propose en effet un sujet qui sort de la routine des films d’animation, tandis que les autres films du moment restent assez « banals » dans leurs récits. Il a malheureusement été éclipsé par Avatar 2, sorti le même jour, et c’est bien dommage. Un film à voir absolument !



Benjamin Laurencot

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