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Festival de Cannes : Megalopolis, le dernier film de Francis Ford Coppola

C’est un des films les plus attendus de 2024. « Mégalopolis », le tout nouveau film de Francis Ford Coppola, a été présenté ce jeudi 16 mai en compétition officielle au festival de Cannes. Après « The Conversation » et « Apocalypse Now », c’est avec ce projet ambitieux qu’il espère remporter une troisième palme d’or.


Emma Campy
Le 23 mai 2024 à 17h14

Le film d’une vie

Mégalopolis, c’est l’aboutissement de dizaines d’années de travail. Coppola en rêve depuis qu’il a 8 ans. Dès 1979, il parle de sa réalisation et commence à l’écrire en 1983. Le tournage débute en 2001, mais s’arrête avec la tragédie du 11 septembre.

Au cœur de ce film, le réalisateur américain imagine une New York détruite et à reconstruire, entre utopie et corruption, en s’inspirant notamment d’un épisode de la Rome Antique afin de faire un parallèle entre le déclin de l’empire romain et celui de l’empire américain. L’idée lui serait venu en voyant enfant le film Les Mondes futurs de William Cameron Menzies.

Avec cette œuvre, Coppola prend de très gros risques. Afin d’en garder le contrôle créatif, il a décidé de le financer lui-même en hypothéquant ses vignobles californiens, lui permettant ainsi d’avancer les 120 millions de dollars nécessaires. Dans une interview accordée à The Paste, l’acteur Adam Driver, qui incarne le personnage principal, a d’ailleurs déclaré : « C’est l’une de mes meilleures expériences de tournage. Toutes ces choses qu’il a créées… il n’y a rien de comparable. C’est un film tellement unique et inventif, qui je l’espère sera accessible pour tout le monde ».

Crédit photo : Bestimage

Un film qui a divisé la Croisette 

Suite à la présentation de Mégalopolis à Cannes, les ressentis des spectateurs pouvaient aller d’un extrême à l’autre : « Je pense que c’est un film qui est vraiment important à voir. Je sens qu’il y avait une division », « c’était génial, c’était magnifique », « j’ai trouvé ça formidable » mais aussi « j’ai bien dormi », « c’est complètement raté et bouleversant », « je reste un peu mitigé », « je n’ai rien compris, j’en ressors très perplexe ». 

Mais retenons que pour Mathieu Kassovitz, réalisateur du film La Haine : « il faut aller le voir, chacun doit se faire son avis ».

La faute du capitalisme 

Suite à cette avalanche de critiques, on ne pouvait que se demander quelle fut la réaction de Francis Ford Coppola face à cela. C’est dans Quelle Époque, talk show à succès présenté par Léa Salamé, que l’animatrice a pu lui poser la fameuse question : « Francis Ford Coppola, il y a ceux qui ont adoré et ont trouvé le film absolument fascinant et visionnaire, mais il y a aussi ceux qui critiquent durement le film. Est-ce que vous avez vu ces critiques? Est-ce qu’elles vous touchent ou non? ».

En guise de réponse, on fait face à un décryptage de la société de consommation rapporté au 7ème art : « Lorsque vous mangez une chips, savez-vous que des gens ont dépensé des millions de dollars sur le dosage de sel, de sucre…? Pas pour que la chips soit bonne, non, mais bien pour que vous continuiez à en manger beaucoup d’autres. C’est exactement la même chose avec les films ».

Il poursuit en affirmant que « quand on va voir un film, des millions de dollars ont été dépensés pour vous apprendre comment regarder le film. Dès la première minute, on doit voir le héros. À la deuxième minute, on doit voir le méchant. L’idée est de consommer un film, ils veulent faire de nous des consommateurs. C’est à leur avantage. Alors si vous proposez un film qui ne se conforme pas à cette formule, les gens vont dire que ça n’est pas un bon film. Parce qu’ils attendent ce qu’on leur a appris qu’il fallait attendre ».

Ces mots ne peuvent qu’entrer en résonance avec ceux de Theodor W. Adorno, philosophe allemand considérant que l’industrialisation de la culture transforme les hommes en consommateurs. Ceux-ci étant à la recherche du plaisir immédiat, mettant ainsi de côté toute réflexion autonome.



Emma Campy

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