Voilà comment commence le titre Freaks (« monstres » en anglais) du nouvel album d’Eddy de Pretto : « À tous les bizarres, les étranges, les bâtards, les monstres, ceux qui dérangent, les mis à l’écart ». Ces quelques mots, Eddy de Pretto les offrent à tous les gens différents. « Le moche, le chelou, le bizarre, le PD, le bâtard, j’ai vachement reçu ces mots-là » raconte-t-il. Et puis aussi, détail intéressant et significatif : le dessin au crayon de papier sur la pochette de ce nouvel album a été réalisé par une fan !
Eddy rembobine le film de sa vie
Une ode aux « freaks », ça oui, mais pas que. Effectivement, Eddy de Pretto revient sur son passé, sa vie, notamment ses débuts comme dans Bateaux-mouches.
Quand j'étais personne, plein de p'tits tafs d'automne J'rêvais d'idoles, je me voyais déjà en haut Quand j'avais personne qu'une soif qui déborde Je rêvais des tonnes, j'me voyais déjà en haut et c'était beau
En passant par ses premiers amours, comme dans Désolé Caroline. Un message clair, rempli de prose, faisant référence à sa seule petite amie et à la découverte de sa sexualité. Ceci, Eddy De Pretto l’évoque dans le podcast Spotify Coming Out de Elise Goldfarb et Julia Layani.
« Désolé Caroline », mais Eddy préfère Jimmy…
Hey, désolé Caroline Tu ne me feras jamais jouir Je ne veux plus jamais te plaire Je vois des larmes dans tes rires
Il évoque son quotidien à Créteil, dans Créteil Soleil mais aussi le racisme et le délit de faciès que subissaient ses amis, lors des contrôles de police dans Val de larmes.
Un kid brillant
Quand Eddy de Pretto débarque avec sa Fête de trop, sur la scène musicale courant 2017, c’est un coup de cœur. Bien que critiqué pour son air différent, son air de « freak », un avenir prometteur se dresse vite pour le jeune homme originaire de banlieue parisienne. Une voix peu banale, un physique atypique et une prose maitrisée, aux textes qui nous parle à tous.
De son évocation de l’ultra-virilité dans Kid à son homosexualité assumé dans Normal ou Jimmy. L’artiste est complet et représente enfin une part des oubliés de la société. Il enchaîne les dates, les festivals et n’en fini pas de monter. Un avenir prometteur déjà bien entamé et qui, on le sait d’avance, ne s’arrêtera pas ici. À tous les bâtards est certainement tout aussi convaincant que le premier (Cure).