Bardot 18, le nouveau roman
« Bardot 18 est différent dans sa conception, dans l’écriture. J’ai voulu parler de l’horizontalité entre nos cultures [ivoirienne et française ndlr] » explique-t-il. Ce livre, c’est une histoire d’amour simple et transparente entre une jeune écolo bisontine et un étudiant ivoirien. Une histoire qui débute à Besançon et va traverser l’atlantique. Les deux tourtereaux décident alors de créer un café associatif au Bardot 18, un sous-quartier du grand Bardot, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique situé à San-Pedro, en Côte d’Ivoire.
« C’est une métaphore grandeur nature dans les relations entre la France et la Côte d’Ivoire », affirme l’auteur. Ce livre résonne comme un prétexte pour décrire des rapports particuliers : deux visions du monde, deux cultures différentes mais surtout deux jeunes de Besançon rapprochés par l’amour. L’ouvrage répond à un besoin : voir évoluer le regard sur les relations mixtes entre les humains. Un livre qui s’adresse à toute la jeunesse bisontine et de façon générale à toutes les personnes en mobilité internationale en France. De simples rencontres qui peuvent finir parfois en relations amoureuses, faisant ainsi disparaitre les stéréotypes et clichés, et favoriser la compréhension de l’autre dans sa différence.
On veut changer les choses, mais si on ne commence pas de façon locale, comment on peut les changer ?
Zran Fidèle Goulyzia
C’est un appel au pragmatisme, à la multiplication des actions à l’échelle micro pour arriver à de grands changements. Zran Fidèle Goulyzia est animé par l’idée de se rapprocher des populations et toucher du doigt leurs réalités afin de proposer des solutions. C’est pourquoi il avance que sa littérature prend un parti pris. « Je ne suis pas dans tout ce qui est lisse » insiste-t-il.
Son livre a obtenu une bourse d’auteur de la Région Bourgogne Franche-Comté à la lumière des sujets traités (écologie et économie). Aussi, Bardot 18 figure dans la première sélection du prix Ahmadou Kourouma 2023 du salon du livre de Genève.
Sentir l’horizontalité
Brillant élève, Zran Fidèle Goulyzia obtient son baccalauréat littéraire en 1998 avec la mention Bien. Piqué par le virus du journalisme, il n’a pu s’inscrire dans une formation journalistique comme il le voulait. Le décès de son père l’emmène à s’inscrire à la faculté de droit de l’université de Cocody, à Abidjan en Côte d’Ivoire. « Je voulais honorer la mémoire de mon père qui me voyait diplomate ou avocat » se rappelle-t-il.
Après la soutenance de son DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) en 2005, il se tourne vers sa passion : le journalisme. « Je voulais faire du journalisme, pas pour être sous les feux de la rampe mais pour aller proche des populations et sentir leur horizontalité » précise-t-il.
Zran Fidèle Goulyzia reçoit en mai 2017, à Casablanca au Maroc, le prix de l’année du reportage audiovisuel de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, pour le reportage qu’il a réalisé sur un village malien électrifié à l’hydrogène naturel. De ces quinze années de travail dans plusieurs médias africains en tant que reporter, présentateur, chroniqueur radio/télé, l’écrivain ivoirien a su tisser des liens. Ce qui a consolidé l’écriture de son premier roman Tchapalo Tango.
Et aujourd’hui ?
Zran Fidèle Goulyzia est diplômé en Relations internationales et en Action Humanitaire à l’université de Bourgogne. Celui qui se définit comme un « écrivain de son temps » est auditeur de l’Académie de droit international de La Haye, en Hollande. Il termine une thèse sur la mise en œuvre du droit international humanitaire à la Chaire Unesco pour la culture et la paix de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, en Côte d’Ivoire. Il travaille maintenant sur son troisième ouvrage qui traitera du scandale des opérations des Nations Unies en Afrique. Son objectif final est de réaliser une série de 7 œuvres. Déterminé à lutter pour l’autodétermination des peuples, l’écrivain qui vit depuis 7 ans à Besançon entend mettre en pratique ses nombreuses idées.
