Un rendez-vous vers minuit pour « une soirée d’action »
Les militants avaient participé au blocage contre la réforme des retraites mardi matin. L’après-midi, ils s’étaient donnés rendez-vous aux alentours de minuit le soir même pour « une soirée d’action ». Réunis le soir à l’heure prévue, ils apportent un pochoir « Grève générale » afin de taguer leurs revendications. Un des militants s’empare d’une bombe de peinture, s’affranchit du pochoir et tague des « propos anarchistes », selon Nathan Sourisseau, représentant des Jeunes écologistes, sur la fontaine de la place de la Révolution. « À partir de ce moment, notre militant s’est désolidarisé du groupe et a seulement regardé », explique l’élu EELV qui n’était pas sur les lieux le soir des faits mais qui a depuis pu entrer en contact avec les militants.
Une manifestation pour leur libération
Interpellés par la police juste après leur acte de vandalisme, ils sont conduits au commissariat de Besançon puis interrogés. Selon nos informations, plusieurs syndicats et manifestant se sont ensuite réunis devant le commissariat ce jeudi pour demander le relâchement des militants placés en garde à vue, en scandant « Libérez nos camarades ».
44h de garde à vue, des « conditions insalubres » et des « vices de procédure »
Après 44h de garde à vue, les trois militants sont relâchés. Ce qui est dénoncé par les Jeunes écologistes, ce sont les conditions de détention des militants et le non-respect des procédures. « 44h de garde à vue, c’est choquant. La première déposition a été mal faite par les policiers, donc ils ont dû en refaire une le lendemain après-midi, ce qui explique qu’on les ait retenus aussi longtemps, mais ce n’était pas à eux d’assumer cette faute de procédure. Je regrette aussi les conditions de détention insalubres, dans lesquelles ont été retenus les militants, au même titre que des criminels. Certains se sont retenus de manger pour ne pas aller aux toilettes tellement l’endroit était sale », s’alarme Nathan Sourisseau, qui raconte aussi que des propos sexistes auraient été tenus dans l’enceinte du commissariat. Selon lui, un des policiers aurait dit à un des manifestants retenus « Tu as une voix fluette, on dirait une femme. Il faut parler plus fort quand on est un homme ».
D’après les Jeunes écologistes, leur militant n’avait jamais eu affaire à la police et n’avait pas de casier judiciaire. « On ne nie pas la dégradation. Mais la façon dont ont été traités les militants est problématique. Dans cette période de mobilisation, ces actions s’apparentent à une forme de répression policière contre les manifestations », poursuit l’élu écologiste.
Aucun lien avec les tags sur la permanence du Mouvement Franche-Comté selon les écologistes
Dans le même temps, la permanence de Jean-Philippe Allenbach, du Mouvement Franche-Comté a été taguée plusieurs fois ces derniers jours. Dans un communiqué publié ce matin, le mouvement appelle la maire de Besançon à condamner le tweet de soutien aux trois manifestants, posté par EELV de Besançon. « EELV Grand Besançon dit apporter son soutien ‘aux 3 jeunes militants, dont un jeune écolo’ mis aujourd’hui en garde à vue pour avoir couvert la ville de tags dont, par 3 fois, la vitrine du Mouvement Franche-Comté », peut-on lire dans le communiqué.
Des propos « mensongers », selon Nathan Sourisseau. « Il y a un amalgame qui est fait : il n’y a aucun lien avec ces tags et ceux de la fontaine. Même la police a reconnu que ça n’avait rien à voir », s’insurge-t-il.
Les trois militants ont été libérés ce jeudi soir aux alentours de 20h et sont convoqués au tribunal fin avril pour s’expliquer devant un juge.