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Politique & société

Besançon : les syndicalistes se mobilisent contre la précarité

Précarité étudiante ou salariale, la crise sanitaire n'épargne personne. Jeudi 4 février, des bisontins se mobilisaient dans la rue pour tenter de se faire entendre.


Louise Jeannin
Le 4 février 2021 à 17h45

Retraites, hôpitaux publics surchargés, étudiants, salariés. Ce jeudi 4 février avait lieu à Besançon une manifestation pour dénoncer notamment les plans de licenciements dans les entreprises et l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi. Le rassemblement a débuté Place de la Révolution à 10 h 30. De nombreux syndicats étaient présents : la CGT, FO (Force Ouvrière), Solidaires étudiant.e.s, ou encore le PCF (Parti Communiste Français). En revanche, très peu d’étudiants dans le cortège.

10h30, sur la place de la Révolution. Des drapeaux flottent. Des chants de manifestants résonnent. L’ambiance est calme, le cortège avance tranquillement. À cause de la crise sanitaire, l’emploi en France est en crise. Les plans de licenciement dans les entreprises se multiplient. François Fuipet, syndicaliste à FO (Force Ouvrière) est révolté contre cette précarité sans précédents, qui touche tout le monde. « Les travailleurs doivent se faire entendre », soutient-il. M. Fruipet souligne également la précarité étudiante. Il dénonce la politique du gouvernement, selon lui, toujours en faveur des élites. Pour ces étudiants à l’Université pourtant, c’est aussi « leur avenir qui se joue ». Il confirme : « il ne faut pas se décourager ».

« C’est pas en retournant à la fac, qu’on remplit son Caddie »

La précarité et la détresse étudiante est bien là. Elle était présente avant la crise sanitaire. Pourtant dans le cortège, très peu étaient présents. Élia, étudiante en deuxième année de géographie est persuadée que le retour en présentiel pour cette année, « c’est cramé ». Avec une légère déception, elle est surprise qu’il n’y ait pas plus d’étudiants présents dans la manifestation. « C’est dommage d’en arriver là, il n’y a que quatre pancartes… Tout se casse la gueule, la culture, etc ». Élia est en collocation, « pour moi, ça va » dit-elle en plaisantant. Elle se dit qu’elle n’est pas la plus à plaindre. Et pourtant « c’est clair que ça ne va pas bien ». Pour Jérémy et Alexis, syndiqués Lutte Ouvrière, le retour des étudiants en présentiel n’est pas la solution ultime. « C’est pas en retournant à la fac, qu’on remplit son Caddie ». Plus que le retour dans les universités, ils soutiennent qu’il est plus qu’urgent de mettre en place de véritables moyens dans le domaine éducatif public.

Une perte de sens

Antoine, étudiant en troisième année de sociologie, participe à la manifestation, pas pour lui particulièrement, mais pour tous les étudiants. « J’ai une bonne situation, je n’ai pas perdu mon emploi, mais je suis là pour la cause étudiante », assure-t-il. Lui, comprend qu’il n’y ait pas davantage d’étudiants dans les rues. Beaucoup sont rentrés chez leurs parents ou « ont la tête sous l’eau », comme le mentionne Antoine. Si certains décrochent, d’autres sont dans le flou, et peinent à voir où ils vont. C’est le cas de Wiam, en master de philosophie : « il y a une vraie perte de sens, des conditions merdiques ». Pour elle, cela va au-delà des étudiants. « On détruit la fonction publique, les retraites… ». Selon Wiam, si les étudiants ne sont pas aussi présents aujourd’hui, c’est sûrement à cause de la surcharge de travail ou peut-être la peur d’être « mal vu » par les enseignants.

« Il faut un avocat, et attendre »

Dans le cortège, quelques apprentis guinéens sont également venus dénoncer leurs conditions. « Quand tu as 18 ans, il faut quitter le territoire », déclare Oumar, apprenti en restauration. « Il faut un avocat, et attendre. Et quand on a des papiers, on nous dit que c’est des faux, que c’est de la fraude ». Oumar explique, que beaucoup de jeunes guinéens sont dans son cas, mais qu’ils ont peur de se montrer.

Des apprentis en attente de régularisation, place de la Révolution à Besançon – © La Loop / Louise Jeannin

Le combat n’est pas terminé pour Stéphane Ravacley, boulanger à « La hûche à pain » à Besançon, qui était présent dans le cortège. En janvier dernier, il a fait une grève de la faim pour que son apprenti, Laye, puisse être régulariser et rester travailler à ses côtés. Le 19 janvier, Stéphane avait obtenu gain de cause. Laye était de retour aux fourneaux. Il a gagné une bataille, mais pas la guerre. Son objectif premier étant atteint, il souhaite que le cas de Laye devienne une généralité, une normalité.



Louise Jeannin

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