Pour beaucoup, le prêt de cette œuvre à un musée situé dans la ville de Besançon sonne comme une évidence, notamment du fait que l’on y retrouve le peintre et sculpteur Gustave Courbet, né à Ornans, dans le Doubs, en 1819. Sur ce tableau de maître réalisé entre 1865 et 1866, on le remarque en effet sombrement vêtu, à gauche, aux côtés de Camille Doncieux, la compagne de l’artiste, et de Frédéric Bazille, camarade et peintre. Le quatrième personnage n’est, quant à lui, pas reconnaissable.
Suite à leur rencontre en Normandie où Courbet posa son chevalet pour peindre la côte, c’est une relation à la fois amicale, artistique et financière qui s’est nouée entre les deux artistes, malgré leur différence de génération. Monet étant l’un des seuls artistes à rendre visite à Courbet lorsqu’il était prisonnier pour son engagement dans la Commune de Paris.
Une exposition exceptionnelle rendue possible grâce au musée d’Orsay
Afin de célébrer l’ouverture de la première exposition impressionniste ayant eu lieu au 35 boulevard des Capucines le 15 avril 1874, c’est un ensemble de 178 peintures et sculptures des collections nationales qui sont prêtées par le musée d’Orsay aux treize régions de France. Celui-ci abritant la plus vaste collection au monde d’œuvres impressionnistes.
Cette exposition a marqué la naissance d’un mouvement artistique parmi les plus célèbres au monde. Pour la première fois, Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissaro et Sisley se réunissent en toute indépendance pour exposer leurs œuvres. Ils s’émancipent ainsi du Salon, grande exposition officielle, dominant la vie artistique parisienne de l’époque, et gardienne de la tradition académique.
À une époque marquée par les bouleversements politiques, économiques et sociaux, les impressionnistes proposent un art en prise avec la modernité. À travers des tableaux clairs et lumineux, ils traduisent avec une touche rapide et enlevée leurs impressions fugitives ressenties devant le motif. Leur manière de peindre « ce qu’ils voient, comme ils le voient » surprend et déroute.
Pour le président des musées d’Orsay et de l’Orangerie Christophe Leribault, le but de cette opération est que l’anniversaire de l’impressionnisme puisse être célébré bien au delà de ses cimaises parisiennes : « 150 ans après, il convenait que l’écho de cet événement inaugural résonne sur tout le territoire pour que la fête soit à la mesure de cette part du génie français. »
À titre d’exemple, La Nuit Etoilée de Vincent Van Gogh sera exceptionnellement exposée à Arles du 1er juin au 25 août 2024, ville-même où il l’a peinte, en 1888.
Voir la liste complète des œuvres prêtées
Un déjeuner grandeur nature
Afin de revoir une dernière fois le tableau de Claude Monet, et à l’occasion de l’inauguration de la place de la Révolution végétalisée, la ville de Besançon et le musée organisent le 2 juin, un pique-nique musical. Entre amis ou en famille, c’est l’occasion de passer un moment de convivialité autour d’un pique-nique géant.
Et pour les désireux d’en apprendre plus sur l’impressionnisme, le documentaire 1874, la naissance de l’impressionnisme, retraçant l’histoire du mouvement, sera diffusé ce samedi 27 avril à 20h55 sur la chaîne Arte.
