À l’occasion des 50 ans du fameux conflit social de 1973, les Archives Départementales ont travaillé sur des centaines d’archives, jusque là peu exploitées. L’objectif : peindre le tableau de cette entreprise qui, à son apogée, comptait plus de 1 500 salariés, à l’aube de mai 1968 était un véritable employeur de la région. LIP, c’était l’occasion pour les jeunes, installés dans les villages reculées de la région, de descendre sur la cité bisontine.
Cette exposition a également pour but de montrer les révolutions techniques de LIP, notamment sur la création de chronomètres. C’est l’entreprise doubiste, qui va développer les premiers chronomètres pour les épreuves des Jeux Olympiques d’Hiver de Grenoble en 1968.
Si la démarche permet de faire (re)découvrir des modèles, il permet aussi de parachever une année LIP, à Besançon. Une année où conférences, expositions, reportages et autres démarches ont rempli l’agenda des bisontins.
Les trois salles de l’exposition ont pour objectif de retracer l’histoire de l’entreprise, de ses salariés et de ses représentations. Mais également le culte qu’ont entretenu la famille Lipmann. On commence la visite avec une première pièce exposant quelques modèles de montres qui ont accompagnées le quotidien de millions de Français (on parle là de plus de 6 millions de modèles vendus au cours de son existence).
La frise résume la chronologie de cette entreprise, qui n’a pas attendu pour s’étendre. D’abord un atelier du centre-ville, la fabrique familiale a été transférée vers le quartier de Palente. Un véritable campus-usine avec dortoirs pour célibataires, cantines et l’installation d’une véritable vie tournant autour de la production. Dans la deuxième pièce, l’exposition retrace le culte de la personnalité mise en place, notamment par le biais de cette immense fresque. Frédéric Lipmann, qui a occupé le poste de PDG pendant 40 ans, va entretenir une mythologie, surtout à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale qui impacte les Lipmann, famille juive.
La construction de la mythologie familiale va jusqu’à dire, que Isaac Lipmann, un de ses ancêtres aurait offert un chronomètre à Napoléon Bonaparte.
L’impact sur l’usine LIP reste palpable jusque dans les familles franc-comtoises. Beaucoup de familles comptaient de leurs membres, des salariés de l’entreprise. L’évocation de ce conflit social, reste un sujet difficile pour les Bisontins les plus âgés. L’expérience de l’auto-gestion est aussi abordée avec les affiches incitant les salariés à gérer l’entreprise. C’est un véritable exemple de modèle de gestion qui fait encore référence dans les milieux politisés.
Exposition mise en place jusqu’au 30 juin 2024
Entrée gratuite pour les étudiants
Musée du Temps, 96 Grande Rue 25000 Besançon
