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Culture et loisirs

La culture jugée non essentielle, qu’en pensent les acteurs culturels bisontins ?

Quel avenir pour la Culture, grande oubliée de cette crise sanitaire ? Jugée non "essentielle", la Loop est allée à la rencontre des acteurs culturels de Besançon.


Louise Jeannin et Pauline Gresset-Bourgeois
Le 18 mars 2021 à 7h00

On vous parle d’un temps que les moins de 20 ans connaissent : celui de l’arrêt de la culture depuis un an. Celle-ci, parfois jugée non « essentielle », a essayé de s’adapter autant que possible en ces temps de pandémie. Même au bout du rouleau, il semblerait que les acteurs culturels de la ville de Besançon réussissent à s’adapter.

Un an. Un an, sans concerts, sans expositions, sans vernissages, sans films sur grand écran, sans pièces de théâtre. Le monde de la culture est à l’arrêt. 

Dans la galerie associative Pictura, malgré les jolies peintures ornant les murs, les visiteurs se font rares. “Les gens ne savent plus si nous sommes ouverts ou fermés” déplore Alain Breton, architecte et membre de l’association. Ce dernier est en partie organisateur de la Biennale des arts plastiques de Besançon, qui a encore une fois été annulée. “On ne peut plus convier les gens à un vernissage, ça n’a plus lieu d’être. Il faut une personne pour 8 m2. Ici, on a 45 m2, vous imaginez … ”. Les horaires ont dû changer. Maintenant l’association est ouverte de 10 h 00 à 17 h 30 en continu pour attirer les âmes d’artistes dans sa galerie. Pictura espère pouvoir organiser cette exposition en plein air intitulée “Place des Arts” début juin. 

Podcasts, concerts dans les écoles et les bars bisontins 

Du côté de la Rodia, un certain nombre d’événements se sont mis en place. Simon Nicolas, le chargé de communication de la salle de concert, explique que “on a lancé une série de podcasts radio sur le site, les artistes viennent travailler à la Rodia et puis on a fait des concerts dans les écoles”.  En novembre 2020, l’initiative À genoux mais pas couchés avait fait du bruit. Il s’agissait d’artistes sponsorisés par la structure qui tournaient des clips dans les bars bisontins. “Le but, c’était d’avoir des artistes locaux qui se produisaient dans les bars, pour pouvoir les soutenir”. 

La Rodia, toujours fermée, en attentes de nouvelles mesures – © La Loop / Louise Jeannin

“Créer pour les autres”

Si on avait pensé que la pandémie amènerait une nouvelle façon de créer, pour certains artistes, c’est tout le contraire. C’est le cas de Dominique, artiste plasticienne ayant déjà exposé à Pictura. “Je suis encore plus enfermée dans ce que je fais” exprime-t-elle. L’artiste poursuit en assurant que sa motivation, c’est “créer pour les autres”. 

Selon Simon Nicolas, le résultat est plus mitigé. “Il y a une nouvelle façon de consommer de la musique, tout est en stream. Les artistes créent des contenus plus intimes, pour être plus proches du public.”. Quand on lui demande s’il y a des choses qu’il aimerait conserver de cette adaptation, il explique “on a fait des concerts dans des écoles, et on aimerait continuer”.

Les conditions pour les festivals de cet été

À la Rodia, les annulations et les concerts reportés s’enchaînent. “Il y a des artistes qui n’ont pas produit depuis deux ans, on reporte leurs dates, mais au bout d’un moment il n’y a plus de place.” La semaine dernière, la ministre de la Culture a précisé comment les festivals pourraient se tenir cet été. Une jauge de 5000 personnes maximum devra être respectée, uniquement en plein air et les festivaliers devront être assis. “Aller à un concert de techno assis, vous imaginez ? Tout ça demande de revoir entièrement l’économie du festival.”

Le mot de la fin ?

Quand on leur demande ce qu’ils diraient à Roselyne Bachelot, le chargé de communication de la Rodia demande “ouvrez les musées, les cinémas. Je ne vois pas en quoi ces lieux représentent un danger. Et s’ils étaient bondés, ça se saurait. Pour une salle de concert, je l’entends mais à part le Louvre, un musée n’est pas bondé.” 

Chez Pictura, Alain Breton espère pouvoir organiser la Biennale des arts plastiques au moins en 2022. “On peut demander des sous et des sous… mais autrement, on est condamné à disparaître”. 

Un communiqué pour la réouverture progressive des lieux culturels

Dans un communiqué de presse adressé au Préfet du Doubs, la maire de Besançon, demande la réouverture progressive des lieux culturels. Le document évoque des discussions entre le Préfet et les acteurs culturels. Une des propositions est de faire en sorte que le territoire soit un lien d’expérimentation dans les théâtres. 



Louise Jeannin et Pauline Gresset-Bourgeois

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