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Culture et loisirs

Festivals en 2021 : La Rodia a une lueur d’espoir pour Détonation

Simon Nicolas, responsable communication de Détonation, répond à nos questions quant à la tenue des festivals en 2021.


Loris Trullard et Enolane Dubrez
Le 20 décembre 2020 à 20h30

Le festival Détonation, organisé chaque mois de septembre par La Rodia, a diffusé dernièrement sur ses réseaux sociaux un message optimiste quant à la tenue des festivals en 2021.

Fin novembre, 119 organisateurs de festivals ont signé ensemble un texte avec pour titre « festivals en 2021 : on y croit ! ». Parmi eux, la salle de musiques actuelles et contemporaines (SMAC) La Rodia. La Loop a rencontré Simon Nicolas, responsable communication de cette scène bisontine.

La Loop : Vous et 118 autres organisateurs de festivals avez signé un texte avec pour message votre volonté de croire aux festivals en 2021, en quoi était-ce important de publier ce message et de se rassembler entre organisateurs autour d’une même espérance ?

Simon Nicolas : Ce qui est important est de montrer qu’on n’est pas dépité, qu’on vit malgré la situation actuelle complexe. On est solidaire. Les professionnels ont envie d’organiser leurs festivals. Tout le monde est prêt à mettre en place de nombreuses mesures pour que l’été 2021 ne ressemblent pas à celui de 2020.

Ce collectif de signataires aimerait aussi avoir des réponses claires pour les festivals en 2021 de la part du gouvernement, mais ils ne peuvent pas savoir comment la situation évoluera.

Comment s’est organisée la signature de ce texte ? 

Les organisateurs des Eurockéennes nous ont contactés. C’est notamment avec eux que l’on monte le festival Génériq. Ils nous ont demandé si on voulait signer, évidemment on a dit oui. Il faut aussi donner au public français un espoir, on veut que ça bouge, qu’il se passe des trucs.

Après cette année difficile pour les organisateurs d’évènements culturels, certains festivals sont-ils dans l’incapacité d’organiser une nouvelle édition ?

On n’en sait rien, on avance à l’aveugle. La situation sanitaire et les mesures prises évoluent à court terme alors que l’organisation d’un festival se fait sur le long terme. Ça rend les choses très compliquées pour nous. Mais on souhaite, par notre message, dire au public qu’on est prêt.

Concernant Détonation, on a déjà bouclé des groupes, on travaille sur une programmation assez avancée. Pour ce qui est de la tenue du festival, on va se fixer une date limite. Si à telle date on ne sait pas encore si le festival pourra avoir lieu, on ne pourra pas le maintenir.

L’annulation des festivals en 2020 représente un risque financier pour leurs organisateurs. Est-ce que ça l’est aussi pour Détonation ?

Pas de situation financière compliquée par rapport à 2020 pour nous. On a pu anticiper car notre festival se déroule fin septembre. On est un petit festival, comptant 5 000 personnes par jour, organisé par la Rodia. Nos subventionnaires comme nos mécènes privés sont toujours à nos côtés. 

Mais pour d’autres festivals, économiquement autonomes, cette annulation en 2020 n’a pas du tout le même impact sur leur trésorerie. 

Il ne faut pas espérer sortir indemne de tout ça car les milieux culturel et musical vont être très largement secoués. Les plus gros seront toujours là, c’est pour les petits, plus fragiles que ça devient compliqué… L’offre musicale bouge tellement vite. Entre les programmations reconduites et les artistes ayant des projets récents, certains projets de musiciens datant de 2020 seront pris en étau. Si les artistes ne tournent pas, ils ne gagnent pas d’argent. Cette année est catastrophique pour eux. Ça tient de peu grâce aux mesures d’aide économique mais les années 2021 et 2022 vont être très complexes, certains ne vont pas survivre.

Vous croyez donc à la tenue des festivals en 2021, mais s’ils ont vraiment lieu, à quoi ressembleront ils ?

On ne sait pas encore dans quelle situation sanitaire on se trouvera. Faire des festivals, assis et avec un mètre de distance, est évidemment impossible à gérer. Cela veut aussi dire moins de monde donc moins de billets vendus, ce qui ne serait pas viable. On ne peut pas monter un festival pour 5000 personnes et en recevoir que 1000.  La clé est la jauge.

C’est assez complexe également d’imaginer la mise en place de tests Covid et on ne peut pas obliger le public d’être vacciné. C’est impensable d’imposer quelque chose à un spectateur en étant un lieu de divertissement et de culture. Ce n’est pas à nous d’imposer ça mais peut être que le gouvernement le fera, pour l’instant nous n’avons pas d’information.

Et pour la Rodia, qu’en est-il des concerts et autres spectacles ?

La Rodia n’a pas rouvert depuis ce deuxième confinement, on a fait le choix d’attendre février. Donc pas de concert pour l’instant et on avisera selon la tournure que prendra la situation. Lors de la réouverture, nous vous proposerons sûrement des concerts avec un public assis et masqué, un peu comme ce qui était fait juste avant le deuxième confinement. »

Comment s’est déroulée cette fin d’année 2020 pour La Rodia ?

Il y a toujours de l’activité à La Rodia. On intensifie les résidences comme il n’y a plus de concert. On reçoit donc presque quotidiennement un groupe ou un artiste qui vient travailler. On avait la volonté de permettre aux groupes de continuer de répéter. On a ainsi pu recevoir, entre autres, Ici Dix-sept et Mystical Faya dans nos locaux.

Le personnel d’accueil du public, les barmen ne peuvent plus travailler. Tous les autres services ont encore des missions, notamment avec notre nouvelle émission Moteur à la Rodia*, la réalisation de podcasts et la gestion des reports et annulations de concerts.

*Moteur à la Rodia est née pendant ce deuxième confinement. Cette émission, diffusée sur les réseaux sociaux de la salle musicale, propose des débats sur des sujets culturels. Elle se présente en deux parties. Une discussion est d’abord animée par Simon Nicolas et Sylvain Bombled, chargé artistique. Ils reçoivent des acteurs musicaux régionaux comme Bastien Hennaud, le fondateur du groupe Horskh, ou Mélanie Boulanger, directrice de la Poudrière de Belfort. La deuxième partie est un jeu animé par Antoine du magazine Sparse, une émission qui allie divertissement, humour, débat et culture.



Loris Trullard et Enolane Dubrez

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