L’Axone, c’est chaque année près de 125 évènements culturels, sportifs et économiques. Les spectacles et concerts ne représentent que 30% des évènements organisés : environ une trentaine chaque année. Mais évidemment, la situation est beaucoup plus compliquée aujourd’hui. Depuis que les salles de concert ont fermé, l’Axone tourne au ralenti. Quel impact économique ? Peut-on voir la lumière au bout du tunnel ? Le directeur de l’Axone fait un bilan de la situation.
L’Axone, totalement fermée ?
Pour être exact, la salle de spectacle n’a pas totalement fermé ses portes. Soit, les concerts et spectacles sont annulés, mais certains matchs sportifs et entrainements peuvent encore avoir lieu dans le bâtiment. « Les sportifs de haut niveau sont aujourd’hui les seuls à être autorisés à fréquenter l’Axone », détaille Florent Masson, le directeur de l’arena depuis 10 ans, qui se réjouit d’ailleurs de ne pas accueillir que des concerts. « Si on n’avait pas les salles annexes, la situation serait encore plus compliquée », poursuit-il.
Le chômage partiel
Pour aider les entreprises en difficulté, l’État a mis en place son fameux dispositif de chômage partiel. Grâce à ce système, les employés invités à rester chez eux et à ne pas travailler, parfois plusieurs jours dans la semaine, sont tout de même rémunérés. Un coût pris en charge par l’État. « On y a droit donc on est déjà très satisfaits », précise Florent Masson. C’est la seule aide exceptionnelle dont bénéficie l’Axone pour le moment, fermée depuis bientôt un an.
Pas de perspectives de réouverture
Et pour le moment, la lumière au bout du tunnel est loin, car aucune perspective de réouverture n’est visible pour le moment. « Aujourd’hui, l’équipe vit au jour le jour de la situation sanitaire. On n’a aucune date en perspective », explique Florent Masson. L’équipe, c’est 8 salariés fixes, et parfois plus d’une centaine de personnes, les « extras », comme on les appelle, qui viennent prêter main forte lors des spectacles et évènements à grosse jauge. « En fonction de l’évènement, on va prendre des hôtesses, du personnel de gardiennage, des intermittents du spectacle, des agents d’entretien ». Tous ceux qui, aujourd’hui, n’ont plus (ou très peu) de travail.
Des frais fixes à assurer
« L’Axone est une salle de 17 000 m². Alors forcément, il y a des frais fixes qu’on est obligés de payer, même s’il ne s’y passe rien », explique le directeur de l’Axone. Nettoyage, chauffage, maintenance… L’entretien du bâtiment, même vide, est nécessaire. La perte est pour le moment difficile à chiffrer « parce qu’il manque des données », explique Florent Masson. Mais on le sait, la crise a eu, et aura, « un impact financier énorme ».
Des salariés à 30%
Pour assurer cette gestion dans l’ombre, plusieurs salariés travaillent encore à 30% de leur temps de travail habituel. « Il y a des affaires courantes à mener. Donc en tant que directeur, je travaille à 30%. Le directeur technique à 30% également, et aussi une collaboratrice qui s’occupe de l’accueil dans les salles annexes », résume Florent Masson.
Une alternative provisoire
Alors pour palier à ce manque d’activité et tenter de remonter un peu la pente, lui et son équipe ont mis en place une alternative à l’Axone. « On a monté un studio télévision qui permet d’inviter des entreprises à venir faire de l’information descendante », note le directeur. Ainsi, la salle peut proposer aux entreprises la « location » de l’Axone pour y tenir leurs assemblées générales et leurs bilans, par exemple.
Du positif dans tout ça ?
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que les spectacles prévus depuis un an maintenant ne sont pas annulés, mais reportés. « Heureusement, parce que si c’est annulé, c’est une perte de chiffre d’affaire », relativise Florent Masson. Pour le moment, l’Axone n’a donc pas à rembourser les producteurs qui ont réservé la salle pour y tenir leurs évènements (et qui ont, au passage, subi déjà plusieurs reports).
L’Axone, c’est 6000 places en jauge assis et debout. 6000 places bien vides pour le moment, que nous espérons tous remplir très prochainement.