La Société Protectrice des Animaux de Besançon recueille et s’occupe des animaux abandonnés, égarés ou maltraités, et ce depuis sa création en 1937. Malgré un taux d’adoption à la hausse, le refuge n’en reste pas moins surchargé, comptant plus de 122 animaux à l’heure actuelle. Surcharge notamment due à la crise de la Covid.
Une capacité d’accueil saturée
Le refuge de Besançon compte aujourd’hui 79 chats, 42 chiens et un lapin. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport au mois d’octobre dernier où l’on comptabilisait 116 chats notamment, la capacité d’entrée reste insuffisante. Cette surcharge amène donc les membres de l’association à bloquer les entrées d’animaux à contre-cœur, comme en témoigne Guylaine Goudron, secrétaire de la SPA de Besançon depuis 16 ans, qui déplore qu’il y ait “plus d’entrées que de sorties”. Elle comptabilise l’entrée d’une quarantaine de chats et d’une dizaine de chiens par mois, et ce depuis mars 2021.
Cette saturation est notamment due au fait d’épidémies, notamment chez les chats (typhus), des problèmes du nombre de box pour accueillir les chiens et également qu’il n’y ait pas suffisamment de sorties d’animaux alors que le “taux d’adoption est très fort à la SPA de Besançon” affirme Guylaine Goudron.
Qui plus est, les chiens sont les animaux qui restent le plus longtemps au sein de la SPA puisque la plupart d’entre eux sont issus de maltraitance, d’abandon ou de maladie. Les agents animaliers doivent donc parfois faire appel à des comportementalistes dans certains cas.
Une organisation figée par la crise du Covid
La récente épidémie de Coronavirus n’a pas épargné l’association protectrice des animaux de Besançon. En effet, le service s’est vu dans l’obligation d’être en télétravail et de travailler de façon dématérialisée, notamment à l’aide de logiciel permettant aux membres du refuge de rester en contact avec le secrétariat et de leur donner des informations essentielles.
Le virus a drastiquement freiné les adoptions et les entrées d’animaux, car les bénévoles ne pouvaient plus être accueillis, ce qui rendait les promenades des chiens compliquées. De plus toutes les entrées (sauf urgentes) étaient bloquées. “On ne pouvait pas s’occuper des cas d’abandon, et cela a posé des problèmes concernant nos enquêtes de maltraitance” raconte, à contre-cœur, Guylaine Goudron.
L’épidémie a également eu une conséquence sur les animaux. Cette année le refuge a, en effet, comptabilisé plus de portées et de nouveaux nés concernant les chats.
On peut supposer que c’est un effet de la Covid, puisqu’à cette époque, il y a sûrement eu moins de stérilisations du fait du confinement, et nous avons fait moins de campagnes à ce sujet
Guylaine Goudron, secrétaire de la SPA de Besançon
Des alternatives pour aider le refuge
La SPA bisontine est une « SPA indépendante”, insiste Guylaine Goudron. Cela signifie qu’elle reçoit très peu de subventions et qu’elle prospère au travers des donations, des legs, des 1200 adhérents qu’elle comptabilise ainsi que de dons de vêtements. D’autres moyens sont mis en place par les organisateurs pour avoir des revenus notamment la vente de tickets de tombola, qui a permis de récolter 6 700 euros de bénéfice au profit de l’association, des collectes de nourriture et des journées portes ouvertes, avant la crise de la Covid.
Des moyens humains également nécessaires
Le refuge bisontin emploie à l’année six personnes en CDI, une personne en CDD, ainsi qu’une centaine d’autres actifs qu’ils soient en services civiques, familles d’accueil ou encore bénévoles. C’est le cas d’Alicia, étudiante en troisième année de licence information-communication à Besançon et bénévole à la SPA depuis septembre 2021. Son rôle comme bénévole est d’aider, de nourrir, de soigner et de promener les différents animaux du refuge. Elle donne un coup de main à l’association quand elle le désire pendant son temps libre. Passionnée des animaux, elle a toujours voulu être bénévole mais « avait peur de l’engagement », confie-t-elle. Mais à force de regarder des reportages et de voir des pubs où l’on voit des animaux abandonnés, elle a fini par se lancer, ce qu’elle ne regrette pas aujourd’hui.
C’est difficile de voir des animaux abandonnés. Mais tu te dis que toi, maintenant, tu es là pour les aider et ça te fait relativiser.
Alicia, bénévole à la SPA de Besançon
Famille d’accueil : une alternative au bénévolat
Le principe d’être famille d’accueil pour la SPA repose sur le fait de s’occuper chez soi d’animaux issus du refuge. Ce principe est très important pour l’association, car ça l’aide à pallier au manque de place auquel elle est confrontée.
La sélection de famille d’accueil se fait via des appels sur Facebook. Ce sont souvent des étudiants qui répondent à l’appel. Guylaine Goudron souhaite le préciser, être famille d’accueil est une véritable responsabilité. Il faut passer par des enquêteurs pour savoir si l’on est aptes à accueillir un animal, tenir régulièrement une fiche concernant les animaux, être apte à les soigner, les biberonner, les sociabiliser, recevoir les potentielles personnes souhaitant adopter… C’est une réelle charge et un entretien à plein temps.
Des projets pour le futur
Aujourd’hui, la Société Protectrice des Animaux de Besançon a de nombreux projets, particulièrement la rénovation d’une petite maison, à l’aide des subventions reçues de la part de l’Etat, qui permettra l’accueil des chatons et des chiots avec qui la cohabitation est difficile avec leurs homologues adultes.
Le refuge espère également que les nombreux animaux dont ses membres s’occupent au quotidien trouveront des personnes leur donnant tout l’amour qu’ils méritent.