De journaliste pour la presse féminine à grand reporter
Marine Jacquemin a couvert les plus grands conflits que le monde ait connu, du Rwanda à l’Afghanistan, en passant par la Somalie, la Tchétchénie ou encore l’Irak. Elle a, pu rencontrer les plus hauts dirigeants de la planète tels que Yasser Arafat ou encore Bill Clinton. Aujourd’hui, elle publie “Mes guerres”, un ouvrage où elle se confie sur son incroyable parcours de journaliste, mais aussi celui d’une femme qui fut parmi les premières correspondantes de guerre. Dans une profession où la misogynie règne en maître, elle a su s’imposer et devenir une référence incontournable. Elle raconte ses guerres, “celles qu’elle a couvertes, celles qu’elle a subi, ses rencontres, ses émotions, ses atouts mais aussi ses secrets”.
Une vie au service des autres
Des guerres, Marines Jacquemin en a mené, des batailles plus personnelles et intimes, à l’instar de l’endométriose qui l’a empêché de devenir mère ; mais aussi le cancer du côlon dont elle a souffert en 2007. C’est une “soif de l’autre et du monde” qui lui a permis de s’en sortir mais aussi le fait de “rencontrer d’autres femmes, d’autres enfants pour soigner son mal être”.
À la fin des années 1990, elle quitte TF1 à la suite de pressions de la part de sa hiérarchie, elle se lance dans la réalisation et la production avec les documentaires “À cœur ouvert” puis “En pleine guerre” en 1996. Pour Marine Jacquemin et l’humoriste Muriel Robin, il était urgent d’agir. Ensemble elles vont contribuer à la création de l’association “enfants afghans, la chaîne de l’espoir” pour venir en aide et apporter des soins médicaux aux femmes et aux enfants en situation de vulnérabilité “dans des contextes de fragilité ou de crises prolongées”. Mais elles ne s’arrêtent pas là et font construire un hôpital à Kaboul en 2006, un hôpital toujours en fonctionnement aujourd’hui.
“On ne naît pas monstre, on le devient”
C’est une phrase que Marine Jacquemin répète souvent “On ne naît pas monstre, on le devient” reprenant ainsi les termes de Simone de Beauvoir dans son ouvrage “Le deuxième sexe”. Parce que oui comment devient-on un monstre ? Difficile d’y répondre, en revanche ce qu’elle sait avec conviction c’est que dans les conflits : “C’est toujours une poignée d’hommes qui entraînent tous ces jeunes dans la guerre”. Car, son combat c’est aussi celui de la protection de son métier menacé ; elle se bat notamment contre les dangers que représentent l’intelligence artificielle, qui ne peut, selon elle, remplacer un reporter : “Il faut des gens comme nous pour aller sur le terrain”, explique t-elle.
À l’entendre on pourrait se dire que c’est une femme qui “a tout fait, tout vu, tout entendu” pourtant son livre permet de comprendre les enjeux d’un métier à risques, qui laisse des séquelles, un métier que l’on exerce par nécessité de révéler ce qui se déroule au delà des frontières !